" L'AFPA et ses Stagiaires " : Une réussite partagée.
Propos recueillis par Pierre Troquereau.
Novembre 2000. Dir. rég. AFPA Aquitaine


Jacques Barrilot-Creuzet

Et des valeurs, il en a cet homme ! Celles que lui a forgées une vie hors du commun. Non pas celle des enfants qui naissent avec une petite cuillère en argent dans la bouche ! Une vie âpre, rugueuse, une vie de combat, commencée il y a cinquante ans. Et qui continue, même si les adversaires ne sont pas les mêmes. "Jacky a affronté, l'adversité, l'indifférence, l'exclusion, la bêtise. " Mais je peux me regarder dans une glace !" dit-il, car il est monté tout seul, seul avec cette envie d'être de réussir qui caractérise les vrais patrons. De toutes manières il est comme ça. Et ce n'est pas maintenant qu'il va changer ! Jugez-en plutôt. L'histoire a commencé il y a 40 ans.
A 16 ans le petit Jacques Barrilot décide, comme ça, par hasard, de faire son apprentissage de tourneur. Pas de grande motivation, et beaucoup plus d'intérêt pour le sport. Quel sport? Le rugby bien sûr. Car dans ces terres gasconnes, le rugby c'est le sport, celui qui, le dimanche après-midi, se célébrait entre quatre barrières blanches. "Se célébrait " car il y avait un caractère sacré dans cet évenement dominical. A l'image de la messe, Aujourd'hui l'église est bien vide, le stade plein, mais l'esprit du rugby cher à Jacky n'est plus tout à fait ce qu'il était.

. Un an plus tard le " drôle " se dit " qu'il faudrait se mettre au boulot ". C'est sa première rencontre avec l'AFPA. Ca se passera à Bègles en 1961, il y effectuera une formation de fraiseur ( "c'est plus agréable que tourneur" )...
. Disons un mot de ce stage riche en évènements. D'abord l'hébergement : des cabanes en bois aux planches disjointes ( climatisation naturelle garantie ! ). "L'hiver on mettait les lits en autour du brazero. Au matin il y avait de la glace dans les brocs. Mais on ne souffrait pas trop !" Ô temporada... A l'examen, rapide, à midi il a fini l'exercice : "une tourelle avec une queue d'aronde, excentrique, alésage et ajustage" ( les professionnels apprécieront ! ).
. Le formateur fait ce qu'il n'a plus jamais fait après. II intervertit sa pièce avec celle d'un collègue, très doué mais un peu lent. Jacky réalise quasiment les deux pièces. Résultat : sa vraie pièce est notée 18 et celle de son copain 17,5 ! Ca ne l'empêche pas d'être major de la promotion. Il devait être bon le bougre car pendant de longues années, chaque fois qu'il revenait à Bègles, il pouvait apercevoir, sur les étagères, les pièces, les siennes, conservées par les formateurs successifs !
. Aujourd'hui elles n'y sont plus Peut être sont-elles au musée de l'AFPA ?
. A la sortie de formation il cherche du travail. A cette époque, il n'en manque pas mais le petit homme ne prend pas n'importe quoi. A un premier employeur qui ne lui indique pas les tolérances pour l'essai professionnel, il rétorque que ce n'est pas ainsi qu'on travaille et repart. A un autre qui lui confie une fraiseuse déréglée, il la règle et s'en va. Un cas ! Mais un cas intéressant. On retrouve là, en quelques exemples ces valeurs évoquées au début : honnéteté, sens du travail bien fait, désintéressement, rigueur...
. Le directeur du centre AFPA de Bègles de l'époque, raymond Bergerot ( qui marquera pendant 20 ans de son empreinte le monde de la formation et de la métallurgie bordelaises) l'adresse à un atelier d'aéronautique qui conviendra à Jacky. . Service militaire effectué il est embauché chez CREUZET à Marmande comme fraiseur. Mais "je n'avancais pas assez vite". C'est le second stage AFPA, à Bègles toujours, OPHQ. De retour à l'usine, ce sont ses premiers essais d'organisation. De toutes manières le processus d'accomplissement est lancé ! Il ne s'arrêtera plus.
. Sa soif d'apprendre n'est pas étanchée. Nouveau stage à l'AFPA, technicien dessinateur. Où ça ? A Caen. Là, c'est plus dur. Une année dans les brumes passe encore, mais sans rugby, c'est plus dur ! Parce que les valeurs de l'homme on les retrouve dans ce sport, plus que dans tout autre...
. A la fin de la période de formation de formation, l'AFPA lui propose de devenir formateur ! Il hésite. "J'étais très flatté, dit-il, parce que jusqu'à 22 ans j'avais toujours été pris pour le dernier des couillons ! ".
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Le dernier des couillons n'entre pas à l'AFPA, elle y a sûrement perdu, mais le cadre était , semble t-il trop étroit pour l'homme.
. DE retour à Marmande une nouvelle fois il entame l'ascencion des échelons. Chef d'équipe, contremaître, chef d'atelier de la production ( de fait mais pas en titre ). Il devient, en 1973, chef de la production.
. C'est le directeur de l'époque qui va voir le président directeur général, Robert Creuzet et lui dit : " il y a une solution, c'est jacky ! " ( précisons pour la clarté du récit et sans nous y étendre que jacques Barillot est le fils de Robert Creuzet; que ce dernier l'a adopté en 1978 et que cette filiation n'a pas simplifié, croyez, la vie de Jacques, même encore aujourd'hui ).
. Il devient donc le directeur technique et commercial et en 1978, il prend le fauteuil du directeur général " Je me suis retrouvé le patron ". Robert Creuzet malade s'absente un an, à son retour, "Tu ne me laisses plus rien faire dans l'entreprise, dit-il à Jacky, . Je m'en vais" !".
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Aujourd'hui il dirige un ensemble de trois sociétés représentant plus de mille personnes. Il a eu a connaître les grèves, la crise ( -50% de chiffres entre 1993 et 1995 ), Jacky, contre tous refuse de licencier. Il a gagné son pari.
. A 56 ans il ne jous plus au rugby, "j'ai été joueur, capitaine, entraineur, président. J'essaie de temps en temps d'être spectateur". En tous cas il n'est pas le spectateur de sa vie. Il est acteur, avant tout acteur et responsable.
. Un sacré bonhomme, qui n'a pas oublié l'AFPA et l'AFPA ne l'oublie pas ! Dernier détail : si vous prenez un Airbus, vous ne les verrez pas mais, des pièces fabriquées par Creuzet Aéronautique à Marmande, il y en a partout. Vous pouvez donc voyager en confiance ! C'est Jacky qui me l'a dit. . Et c'est un homme de parole.

Serge Blanco

Ca ne s'invente pas ! Et c'est vrai qu'il ne tarit pas de qualificatifs notre n°15 emblématique, sur ces 18 mois de sa vie à l'AFPA.
Dix-huit mois ! Un record. Un de plus pour cet homme hors du commun...

Marie-Pierre Castagné

Quel parcours elle aussi ! Quel chemin parcouru. Que d'obstacles franchis !
A quatorze ans, elle voulait partir dans les vosges, à Mirecourt pour être luthier d'art. Aujourd'hui avec Eric Savine ( voir ci-dessous ) elle gère le service informatique de la Maison de la Promotion Sociale ( la MPS pour les initiés )...





 

 

 

 

"l'argent ne m'a jamais fait déroger à mes valeurs"

 

 

 

"Mon séjour à l'AFPA a été un moment exceptionnel de ma vie"

 

 

 

"A trente-six ans, j'ai commencé à m'occuper de moi."




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