HANDINews
la Revue des News sur la Formation, le Handicap et l'Emploi
www.Handiprise.org
Handiprise vous renvoie à la consultation de son site pour une information plus complete

Schéma régional de Formation

LES TROIS PRINCIPES
1. L'éducation et de formation tout au long de la vie :
L'essentiel des moyens mobilisés est concentré sur le début de la vie. Malgré cela, il reste une garantie de service public d’éducation que tous les citoyens n’actionnent pas. Ce sont ces inégalités qu’il convient de combattre collectivement.
Toute action de formation doit développer des capacités à comprendre et à agir dans un environnement complexe. Elle inclut une ouverture sur la culture, la vie en société et la compréhension de l’économie.
Les politiques d’éducation et de formation doivent valoriser toutes les formes d’acquis : accès à une certification, développement des compétences, expériences de vie.


2. La construction et la sécurisation des parcours personnels et professionnels :
Chacun devrait être capable de gérer tout au long de sa vie ses apprentissages, ses projets professionnels, ses compétences, sa qualification, son employabilité… encore faut-il pour cela disposer des ressources nécessaires. Les politiques emploi/formation, aujourd'hui segmentées et soumises aux choix des financeurs doivent être réorientées dans une logique de continuité de services.
Démocratiser l'accès à la formation, c'est permettre à chacun d'accéder aux informations et aux ressources éducatives et de formation, à tout moment, en tout lieu et à tous les âges. Chacun doit avoir la possibilité d’être l'acteur et l'auteur de son parcours.
La Région veut garantir l’exercice de droits « attachés » à la personne, en particulier un droit à la qualification tout au long de sa vie, reconnaissant ainsi les accès différenciés aux différentes voies, dans le temps, pour atteindre la qualification professionnelle requise pour une insertion durable.

3. La complémentarité des services en tenant compte des besoins des territoires et de leur population :
Tous les acteurs sont a priori légitimes pour intervenir, qu'ils soient publics, associatifs ou privés. Il faut parvenir à articuler les logiques d'intervention des différents acteurs pour tirer le meilleur parti de leurs offres.
L'enjeu, c'est d'abord de qualifier précisément la nature des services à rendre et ensuite d'organiser le système pour que des réponses de qualité soient fournies. Dans ce cadre, la Région détermine ce qu'elle garantit à tous les citoyens, puis recherche avec ses partenaires à définir la cartographie des interventions de chacun pour éviter les recouvrements, identifier et organiser la couverture des espaces vides

Le droit « aux clefs du savoir citoyen »
C’est la garantie à chacun des conditions d’éducation et de formation centrées sur les savoirs fondamentaux qu’il est nécessaire de maîtriser au minimum pour comprendre l’environnement dans lequel on vit.
L’Etat, la Région, les collectivités et les partenaires sociaux doivent se coordonner pour garantir ce droit à tous les âges de la vie. Ce droit est de la responsabilité exclusive de l’Etat pour les jeunes et au moins jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire ("socle des connaissances"). La Région peut renforcer son action par des interventions qui favorisent l’accès à ces savoirs par des activités périscolaires.
C’est aussi la nécessité de former des citoyens en capacité à s’adapter aux évolutions socio-économiques.
Il est proposé de :
- construire une offre d’éducation et de formation sur les savoirs fondamentaux, la maîtrise des TIC, l’éducation civique et citoyenne ainsi qu’une formation économique,
- négocier les modalités d’intervention des partenaires et mobiliser de nouvelles formes d’apprentissage pour des publics plus larges,
- expérimenter les conditions de lutte contre l’illettrisme,
- construire les conditions de la formation citoyenne de ceux qui s’engagent (bénévoles, représentants syndicaux ou politiques) pour que chacun puisse exercer ses responsabilités dans de bonnes conditions.
Le réseau de Lieux Ressources qui permettra à chaque citoyen d’accéder à cette offre de proximité devra être structuré, identifié et labellisé.

Le droit à l'expérience
Toutes nos activités peuvent être source d'apprentissage, à condition que cela soit organisé. L'expérience doit être construite et avoir un sens. Pour (re)donner du sens à l'expérience, il faut renouveler l'ingénierie des pratiques d'accompagnement et de formation en garantissant à la personne son droit à l'expérience. Ainsi il est nécessaire de :
- Substituer l'expérience au projet. Le modèle du projet ne doit plus systématiquement guider les pratiques d'orientation et de formation.
- Reconnaître et tirer partie de la pluralité des voies pour apprendre. Il faut se centrer sur les mises en situation et les intégrer à part entière dans le processus d'apprentissage
- Construire des réponses qui permettent à tous d'obtenir progressivement une certification. Il faut diversifier les formes de reconnaissance, en particulier pour les personnes les plus éloignées de la certification.
- Développer le droit à l’apprentissage. Il s'agit de permettre aux jeunes qui le souhaitent d’accéder à la certification en valorisant pleinement l'interaction entre l’activité et la formation.

Dans le secteur de l'orientation et de l'insertion professionnelle, il s'agit de développer des actions d'accès à l'emploi qui se fondent sur la mise en situation de travail et de permettre aux personnes d'expérimenter plusieurs situations de travail avant d'en choisir une. Pour les salariés, pourraient être encouragées des expériences inspirées de ce que font les pays du Nord, avec notamment le congé mobilité insertion ou des expériences d'échanges temporaires de postes conduites dans notre région.

Le droit à la qualification et à l’accès aux métiers
Chaque citoyen a le droit d’être qualifié et c’est ce qui est réaffirmé ici pour tous les âges de la vie. L’objectif est bien d’organiser les conditions pour financer les projets de qualification de ceux qui n’y ont pas eu accès ou qui doivent se reconvertir. Il est proposé :
- d’éviter le décrochage scolaire, lutter contre les sorties sans qualification du système éducatif, mais reconnaître le droit au parcours et le droit à une utilisation différente du temps. Il s’agira de construire les réponses les plus adaptées possibles, favorisant le droit à l’expérience.
- d’organiser les conditions de la qualification tout au long de la vie, en développant les passerelles entre les dispositifs, en proposant une seconde chance aux demandeurs d’emploi sans qualification et en poursuivant l’effort sur le niveau V au minimum pour tous.
- d’organiser les conditions de l’augmentation du niveau de qualification de la population active. C’est à dire négocier avec les partenaires sociaux et les entreprises des objectifs ambitieux d’atteinte du niveau IV.
- de développer et faciliter l’accès des jeunes et de tous les adultes à l’enseignement supérieur. Il faut réduire les inégalités d’accès, mais aussi à favoriser la professionnalisation des filières de formation et là aussi de lutter contre l’échec en 1ère et 2ème année.

La mise en œuvre de ce droit reposera sur la labellisation des organismes capables d’assurer la qualité de la qualification recherchée, l’individualisation des réponses et le travail en réseau nécessaire pour assurer la proximité. Il s’agira aussi de construire ensemble les conditions de la fluidité des parcours.

EVALUATION, CONCERTATION ET PILOTAGE DU SCHEMA REGIONAL
1. L’évaluation du SRF
Au-delà de l’évaluation propre à chaque institution sur les actions qu’elle engage, le CCREFP (com 5) pourrait assurer l’évaluation du SRF. Les territoires expérimentaux et les démarches expérimentales peuvent participer à cette évaluation globale.

2. La coordination des autorités pédagogiques régionales
La Région souhaite soumettre ses projets à concertation : CESR, CCREFP, COPIRE, mais aussi avec tous les acteurs institutionnels de la formation professionnelle. Les autorités ayant vocation à structurer l’offre de formation seront invitées à se réunir au sein d’une coordination des autorités pédagogiques régionales. Dans ce cadre, l’information mutuelle des projets en préparation doit permettre une plus grande cohérence des décisions vis à vis des établissements de formation sur les quatre voies de formation professionnelle.

3. la conférence régionale des financeurs de la formation
La Région met en place un espace de dialogue, de décision et d’engagement qui permettra aux différents financeurs d’avancer sur des objectifs partagés et de s’engager sur des résultats. La conférence des financeurs définira les étapes, les champs, les publics, et les politiques d’action qui devront faire l’objet d’engagements partagés pour financer des actions communes et organiser les complémentarités de financements garantissant des parcours de qualification sans rupture pour les bénéficiaires.

 

LE COMPTE FORMATION UNIVERSEL (CFU)
Premier outil de mise en oeuvre du Schéma régional, le Compte de Formation Universel vise à donner un contenu concret au droit individuel à la formation. Mis en place à terme, le CFU serait accessible à tous. Il enregistrerait les droits à la formation et leur utilisation, tout au long de la vie. Ces droits appartiendraient à la personne sans dépendre de son statut. Ils seraient inversement proportionnel au niveau de formation atteint. Une priorité sera accordée à ceux qui n’ont pas eu une formation initiale suffisante. Le CFU s’appuiera sur les financements existants et les complémentarités issus des travaux de la Conférence des financeurs.

Dans un premier temps, des priorités d’actions et des expérimentations seront identifiées par la Conférence des financeurs qui définira les conditions et les étapes de sa mise en œuvre, de son suivi et de son évaluation. Sa mise en œuvre nécessitera un important effort de gestion et d'information, mais aussi une plus grande exigence en matière d'orientation et de contenu des formations ; c’est à dire :
- travailler sur le lien prioritaire avec un emploi futur ou des perspectives d'embauches dans un secteur donné ;
• cibler sur les formations professionnelles et sur des formations professionnelles débouchant sur un titre ou un diplôme, reconnu de tous et/ou pouvant être délivré dans le cadre d'une VAE.
• exiger une véritable formation individualisée selon les besoins réels des stagiaires.

Voir aussi sur www.cr-poitou-charentes.fr/fr/education/formation/cfu.dml

 

LES AUTRES OUTILS DE MISE EN ŒUVRE DU SRF
1 - L’Agence Régionale de Formation
L’Agence régionale sera l’outil de la Conférence régionale des financeurs pour la mise en oeuvre et le suivi du Compte Formation Universel. Elle serait constituée sous forme de GIP, à partir des compétences du CARIF Poitou-Charentes et du GIP Qualité de la Formation.
L'Agence est créée pour répondre aux enjeux portés par le SRF et ceux liés au transfert de compétences en matière de formation. Sa finalité sera de garantir aux citoyens les conditions d'exercice de leurs droits à l'orientation, l'emploi et la formation tout au long de la vie.

2. L’aide à l’analyse des besoins
Il s’agit de se doter des moyens de veille qui permettent de partir de diagnostics analysés et partagés pour organiser les qualifications nécessaires au développement des emplois dans les secteurs en tension, en mutation, en développement et dans les filières prioritaires. Les partenaires Emploi Formation peuvent trouver les éléments de diagnostics et d’aide à la décision à travers les Contrats d’Objectifs Territoriaux (COT) et la démarche ARGOS qui seront poursuivis ou développés.

3. L’individualisation et la qualité de l’offre de formation
L’objectif régional est de passer d’un système de stages commandés en nombre à des dispositifs de soutiens de parcours individuels, mieux adaptés aux besoins des personnes. Les organismes de formation devront ainsi être en capacité de répondre aux demandes individuelles des usagers et de proposer une offre de qualité. Cela pourra se traduire par une mutation du secteur.
Il faut permettre aux organismes de diversifier leurs ressources, de professionnaliser leurs équipes, de s’équiper pour faire face aux nouveaux besoins des clients. Pour réussir ces évolutions, un Contrat d’Objectif Territorial est envisagé et il est proposé aux partenaires collectivement ou séparément de contractualiser sur un plan de professionnalisation à moyen terme. La Région proposera la création d'un fonds d’innovation qui permettrait d’accompagner une structure dans le cadre d’un projet d’évolution, de progrès ou d’ingénierie.

UN PLAN REGIONAL D’ACTIONS POUR LA SECURISATION DES PARCOURS PROFESSIONNELS
La Région annonce un Plan Régional d'Actions pour la Sécurisation des Parcours Professionnels pour donner rapidement un contenu pratique à cette réforme en travaillant sur :
- l'insertion professionnelle des jeunes ;
- la formation des salariés des PME, en complément du financement des partenaires sociaux ;
- la continuité des droits en cas de licenciement.

 

 

 

HANDINews
la Revue des News sur la Formation, le Handicap et l'Emploi